LAYLA ZOE: Breaking Free (2016)

Allez ! Ce coup-ci, on va faire rapide. Pas besoin d’une longue introduction pour vous annoncer que le dernier disque de la belle canadienne est excellent. Bon, ça ne vous suffit pas ? D’accord, on va détailler un peu plus. D’abord, Layla possède toujours cette voix si particulière, colorée de quelques intonations à la Janis Joplin. Ensuite, son guitariste Jan Laacks se révèle très doué et il a composé pas mal de titres de l’album. Côté contenu, cette galette devrait ravir le plus grand nombre. Passé son intro psychédélique aux nuances orientales, « Backstage Queen » embraye sur un blues-rock mid tempo qui cartonne bien avec un bon solo de guitare. Une certaine influence sudiste se fait sentir sur la belle ballade « Why Do We Hurt The Ones We Love ». Le morceau commence avec la voix de Layla et une seule guitare électrique, puis s’écoule doucement comme une rivière du Tennessee pour aboutir à un excellent solo mélodique à la Dickey Betts. Dans la continuité, une ambiance à la Allman Brothers plane sur le bluesy « Wild One » et son très bon solo de slide. Sur « Highway Of Tears » (un splendide slow planant), une six-cordes cosmique hurle un solo déchirant. Curieusement, le début de « Breaking Free » ne fait pas grand effet. Mais cela se rattrape sur la fin avec un excellent travail de Jan Laacks à la guitare pour une conclusion qui rappelle le « Can’t You See » du Marshall Tucker Band. De même, « Work Horse » (un rhythm'n’blues funky) ne laisse pas un souvenir impérissable. « Run Away » (un blues-rock au tempo médium) prendrait le même chemin si le solo de gratte ne déchirait pas autant. Attention ! Ces trois morceaux ne sont pas mauvais mais, après un tel début d’album, on deviendrait vite difficile. Fort heureusement, Layla a gardé le meilleur pour la fin et les titres suivants valent leur pesant d’or. Tout d’abord, on est ravi par « Sweet Angel », un superbe slow teinté de soul avec une guitare aérienne en « violoning » qui souffle un solo tout en feeling et en tirés de cordes. Ensuite, on craque pour la reprise poignante et dépouillée de « Wild Horses » de Keith Richards. Layla chante uniquement accompagnée de la guitare acoustique de Jan Laacks qui pose sa marque avec l’utilisation d’accords ouverts. Il ne s’agit pas d’une simple « cover » mais Layla fait sienne cette chanson d’anthologie en l’interprétant avec talent et émotion. Encore une ambiance sudiste (Allman Brothers, Marshall Tucker) sur « A Good Man ». La slide gémit à fendre l’âme tandis que Layla implore Dieu d’une voix vibrante pour qu’il lui envoie un mec bien. Á tomber ! La galette s’achève sur « He Loves Me », une chanson lente qui prend au cœur avec seulement un piano et la belle voix de Layla. Des morceaux qui tiennent la route, un très bon guitariste et surtout une chanteuse exceptionnelle. Autant d’indices qui permettent d’affirmer qu’il s’agit là d’un excellent album. Et dire que je voulais faire court !

Olivier Aubry